Le juste temps d’écran : une question de flexibilité !

Retard de langage, risques d’obésité, troubles de l’apprentissage, difficultés de concentration, nervosité : les effets néfastes des écrans sur les enfants surexposés ne sont plus à démontrer. Toutefois, l’importance de ces effets est à relativiser selon le contenu regardé par l’enfant, le contenant (le type d’écran) sur lequel il le regarde et le contexte dans lequel il y est exposé. C’est la règle des 3C. Peut-on réellement comparer le visionnage d’un documentaire accompagné par ses parents et le surf livré à soi-même sur Internet ? Dans ce cadre, comment donner leur juste place aux écrans dans la vie de nos enfants ? Mon enfant et les écrans fait la lumière pour vous sur les conditions gagnantes de l’utilisation des écrans au sein de votre foyer.

En ce qui concerne l’utilisation des écrans, le bon dosage doit être le mot d’ordre. Professeur de psychologie du développement et de neurosciences de l’éducation et chercheur au CNRS, Grégoire Borst rappelle que « l’utilisation d’Internet en dessous de 2 heures par jour a des effets protecteurs, par exemple sur la dépression ». À condition de choisir ensemble des contenus qui influencent positivement le bien-être de votre enfant…

Contrairement aux idées reçues, le temps d’écran peut parfois s’avérer intelligent ! Plébiscitées depuis le premier confinement, les applications ludo-éducatives continuent de séduire les parents comme les enfants. Reconnaître les lettres, apprendre à compter, manipuler les nombres, jouer d’un instrument de musique, s’initier au montage vidéo : utilisées à petite dose et sous la supervision des adultes, toutes ces applications présentent d’indéniables qualités pédagogiques. Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie des tablettes, smartphones ou autres ordinateurs. Mais ces applications ont le mérite d’offrir à nos enfants le temps d’écran qu’ils réclament tout en leur ouvrant les perspectives d’un autre mode d’apprentissage.

Ne pas confondre temps d’écran (pour les enfants) et temps de tranquillité (pour les parents)

Il faut rompre avec l’idée selon laquelle les écrans sont les nouveaux baby-sitters de nos enfants. Télétravail, envie de calme, besoin de silence : les raisons de poser les enfants devant un écran pour souffler quelques minutes sont nombreuses et légitimes. Si cette pratique est salutaire dans certains cas, elle confronte les enfants au visionnage passif. Pour amoindrir ses effets néfastes sans pour autant renoncer à ces quelques minutes de tranquillité, veillez à accompagner votre enfant après le visionnage. Qu’a-t-il appris ? Compris ? Ressenti ? Autant de questionnements pour renouer en douceur avec vos enfants dans un moment d’échange et de partage…

Les dangers des contenus inappropriés

Depuis les contenus bêtes et méchants jusqu’à ceux plus violents, en passant par les contenus explicites ou racistes, les écrans sont une source inépuisable de contenus inappropriés sur lesquels vos enfants peuvent tomber par inadvertance. Selon leur âge, il est important de définir à quels contenus ils ont le droit d’avoir accès. Si les plus jeunes peuvent être guidés dans leur choix, les adolescents font souvent un usage excessif du scroll. Dans ce cas, un contrôle parental efficace peut permettre d’interdire l’accès à des contenus pour adultes par exemple.

Dernier point, même un mineur peut signaler un contenu illicite sur le site PHAROS. N’hésitez pas à initier vos enfants à cette pratique aussi protectrice que citoyenne !

Déterminer l’usage de chaque contenant

Ordinateur, tablette, télévision, smartphone, montre connectée : les écrans ont envahi l’univers de nos enfants. De plus, ils peuvent revêtir des formes aussi diverses que variées. Loin de se substituer, les temps d’exposition aux écrans s’additionnent. Plus un enfant a accès à des écrans, plus il y passe du temps. C’est mathématique !

Privilégier les contenants interactifs

Derrière la question du contenant, c’est en réalité celle de l’interactivité qui nous intéresse. Tandis que la télévision ne peut prodiguer qu’un usage passif aux enfants, une tablette ou un smartphone peuvent permettre un usage interactif. Et ajouter aussi une dimension ludique, sociale voire pédagogique au temps d’écran. Il est désormais avéré que recourir à des contenus interactifs peut avoir bon nombre de bénéfices. Cela tient au fait qu’ils abordent l’apprentissage sous un angle décomplexé. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les ergothérapeutes ont recours à ce type d’outils pour développer la motricité fine ou encore acquérir davantage d’autonomie.

Attention à la lumière bleue

Émise par tous les écrans à LED, la lumière bleue affecte notre santé oculaire. Mais au-delà de la fatigue visuelle qu’elle cause, une surexposition à la lumière bleue, nuit à la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Regarder un écran en soirée rend donc plus difficiles l’endormissement et le réveil le lendemain matin. Pour lutter contre les effets de la lumière bleue, nos enfants peuvent adopter quelques gestes simples, au premier rang desquels respecter une bonne distance avec leur appareil. Pour tout ce qui est smartphone ou tablette, une longueur d’avant-bras est recommandée. Tandis que la télévision se regarde à au moins 3 m de distance.

Pour apaiser les tensions autour des écrans, il est impératif de fixer des règles claires pour toute la famille. Vos enfants doivent ainsi savoir précisément à quel moment il est autorisé à être devant un écran et à quel moment il ne l’est pas.

Selon l’âge

L’introduction des écrans doit être progressive et accompagnée et adaptée à l’âge de votre enfant. Voici quelques repères :

  • Avant 3 ans : jouez, parlez, et éviter les écrans
  • Entre 3 et 6 ans : limitez les écrans, partagez-les en famille !
  • Entre 6 et 9 ans : l’écran peut devenir un outil d’apprentissage
  • Entre 10 ans et 13 ans : les premiers pas vers l’autonomie
  • À partir de 13 ans : l’autonomie dans le dialogue

Fixer un temps d’écran ne peut se faire sans comprendre l’utilisation que fait son enfant. À partir d’un certain âge, les élèves peuvent avoir besoin d’utiliser leurs écrans pour faire leurs devoirs, par exemple. Il est donc important de dissocier le temps d’écran consacré aux obligations scolaires de celui dédié à des fins récréatives. Et de déterminer pour chacun de ces moments des horaires fixes par jour en semaine et pendant le week-end ou les vacances scolaires.

Pour le bien-être de votre famille, pensez à sanctuariser des moments sans écrans. Cette règle étant valable pour les adultes comme pour les enfants ! Pour cela, évitez d’allumer les écrans le matin avant d’aller à l’école. Et le soir, éteignez les au moins 1h à 1h30 avant l’endormissement. De plus, privilégier les temps de repas loin des écrans.

À cela, vous pouvez ajouter l’interdiction d’utiliser un écran à chaque fois que cela empêche votre enfant de faire autre chose. Et qu’il s’agisse d’échanger avec ses amis, de faire ses devoirs, de pratiquer une activité physique ou encore de dormir…


  • Les effets néfastes du temps d’écran sont relatifs. Et ceci selon le contenu, le contenant et le contexte (c’est la règle des 3C).
  • Les applications ludo-éducatives et les contenus interactifs constituent de nouveaux modes d’apprentissage.
  • Une surexposition à la lumière bleue nuit à la qualité de sommeil.
  • Le temps d’écran autorisé doit varier en fonction de l’âge de l’enfant et de l’utilisation qu’il fait des écrans.
  • Sanctuariser des moments sans écrans pour toute la famille favorise le bien-être de tous.

Définissez en famille les règles d’utilisation des écrans au sein de votre foyer. Une habile manière de faire équipe avec ses enfants pour apprendre à s’en servir ensemble et ne plus les subir ! Retrouvez notre modèle ici