Threads, une application pour les adolescents ?

Threads

Lancé le 14 décembre 2023 en Europe, Threads est le dernier né de la famille Meta. Plébiscitée, cette application mobile séduit par sa simplicité d’utilisation, son design minimaliste et sa ressemblance évidente avec X (ex-Twitter). Service de microblogage, ce réseau social privilégie les contenus textuels.Threads, une application pour les adolescents ? Constitue-t-elle une safe place pour les adolescents ? Mon enfant et les écrans fait le point avec vous sur ce nouveau média.

Avec 130 millions d’utilisateurs mensuels dès le 4e semestre 2023, Threads a rencontré un engouement immédiat. Retour sur les raisons d’un succès planétaire…

Avec un fonctionnement similaire à celui de X (ex-Twitter), Threads permet de publier des messages courts de 500 caractères max. Au-delà des contenus textuels qui font le sel de la plateforme, ce nouveau réseau social de microblogging est assorti de la possibilité d’inclure des liens, des photos et des vidéos de moins de 5 minutes. Créé pour faciliter l’interaction avec ses followers, Threads autorise également le partage et le commentaire des posts. De quoi engager des conversations sur des sujets multiples !

Pour accéder à Threads, avoir un compte Instagram est un prérequis indispensable. Ce qui peut être une source d’avantages. Au premier rang desquels le fait que cette liaison entre les deux réseaux sociaux permet de s’appuyer sur sa base d’abonnés pour nourrir des interactions dès le départ. Et c’est d’autant plus vrai que les contenus sont compatibles entre les différentes plateformes de Meta. Il est donc possible d’interagir même si on ne fréquente pas le même réseau social. Post-unique, réseaux multiples !

Malgré une proximité évidente avec sa grande sœur, la nouvelle application d’Instagram offre des fonctionnalités singulières. Disponible uniquement sur les appareils mobiles, Threads a opté pour un fil d’actualités similaire à X, tant dans son design que dans son fonctionnement. Deux feeds sont proposés aux utilisateurs : un « pour vous » qui présente des publications recommandées par l’algorithme et un « suivi(e)(s) » qui affiche les publications des comptes auxquels ils sont abonnés. Si l’on peut liker, commenter ou republier des posts, en revanche, on ne peut pas échanger en messages privés. Contrairement à Instagram, sur Threads, les hashtags n’ont pas non plus droit de cité. Enfin, la barre de recherche ne permet pas de recherche thématique. Elle permet simplement de trouver de nouveaux utilisateurs à suivre.

À première vue, les utilisateurs de X ne devraient pas être dépaysés en arrivant sur Threads. Au détail près que la plateforme se veut plus positive et conviviale que son rival. Décrié pour ses contenus souvent haineux, l’ex-Twitter souffre d’un défaut de modération depuis quelques années. Un point grâce auquel Meta pourrait tirer son épingle du jeu. En effet, dans une rare interview accordée à The Verge, Mark Zuckerberg a déclaré vouloir faire de Threads un lieu moins polarisé que Twitter. De quoi attirer les déçus de X dans une atmosphère plus bienveillante…

Du fait de sa récente apparition dans le paysage des réseaux sociaux, il est difficile d’évaluer le niveau de dangerosité et de toxicité de Threads. Mais une chose est certaine, comme pour toutes les plateformes utilisées par vos enfants, il est important d’avoir connaissance de leurs activités numériques pour les prémunir des éventuels dangers qu’ils peuvent y rencontrer.

Comme pour toutes les applications de Meta, la collecte de données est indissociable de leurs activités. Et Threads n’échappe pas à la règle. Sur ce réseau social comme ailleurs, la multinationale exploite les données recueillies pour mieux comprendre les centres d’intérêt de ses utilisateurs, retenir leur attention et leur vendre une multitude de biens et de services par le biais des publicités personnalisées. Il est du rôle de chaque parent d’informer ses enfants de ces risques potentiels et de leur apprendre à ne pas partager des renseignements personnels sur leurs réseaux sociaux.

Comme sur tous les réseaux sociaux, Threads peut exposer les plus jeunes à des contenus inappropriés. En se retrouvant en contact avec des individus du monde entier, ils peuvent également être victimes de menaces. Par exemple, de cyberharcèlement ou de discours haineux envers eux ou à l’encontre de la communauté dont ils font partie. Ils peuvent aussi subir un doxxing, c’est-à-dire une divulgation en ligne de renseignements intimes, que ce soit par écrit, en images ou en vidéo. Pour pallier ces éventuels déboires, l’application propose une palette de possibilités de blocage auxquelles les enfants ont accès. Signaler, masquer, se désabonner, désactiver les notifications : autant d’outils dont ils ne doivent pas avoir peur de se servir !

A priori, les enfants de moins de 13 ans ne peuvent avoir de compte Instagram, et donc de compte Threads. Pourtant, on estime que 87% des 11-12 ans utilisent régulièrement au moins un réseau social. Les parents doivent impérativement avoir connaissance des profils que leurs enfants possèdent sur les réseaux sociaux. Mais aussi des possibilités de contrôle parental offertes par toutes ces plateformes.

Sur Threads, comme sur Instagram, les parents peuvent gérer les comptes de leurs adolescents de 13 à 17 ans pour surveiller l’utilisation qu’ils en font. Cette surveillance permet notamment de vérifier le temps passé sur Threads, fixer des limites quotidiennes, consulter leurs abonnés ou leurs abonnements, régler les paramètres de confidentialité ou encore contrôler l’exposition au contenu sensible. Le petit plus ? Si vous faites partie des parents qui ont déjà configuré ce contrôle parental sur le compte Instagram de leur progéniture, il devrait s’appliquer automatiquement à leur compte Threads !

L’échange et la discussion avec ses enfants doivent être au cœur de leur bien-être numérique. Dès leur plus jeune âge, les enfants doivent être informés des risques qu’ils encourent sur les réseaux sociaux. Loin de les effrayer, cette démarche doit avoir pour but de leur apprendre à réagir de la bonne manière face à une expérience malaisante, et toujours sous la supervision d’un adulte. Enfin, n’oubliez pas de ménager dans leur emploi du temps des moments sanctifiés sans réseaux sociaux. Et plus largement sans écrans. Une habile manière d’encourager leur relation saine à la technologie !


  • Threads est la nouvelle application mobile de microblogage d’Instagram.
  • Malgré un design et un fonctionnement proches de ceux de X, elle se démarque de son rival par la modération de ses contenus.
  • Comme toutes les plateformes développées par Meta, Threads n’échappe pas à la collecte et à l’exploitation des données personnelles.
  • Il faut enseigner à ses enfants comment utiliser les fonctionnalités de signalement. Mais aussi de blocage mis à leur disposition si nécessaire.
  • Threads offre aux parents la possibilité de configurer un outil performant de contrôle parental.

  • Pour découvrir la face cachée des réseaux sociaux, il est recommandé de visionner avec ses adolescents le docu-fiction : « Derrière nos écrans de fumée » (The Social Dilemma) de Jeff Orlowski paru en 2020 sur Netflix. Ponctué d’entretiens avec des développeurs d’algorithme, il dresse un portrait des coulisses des réseaux sociaux. Et aborde des thématiques aussi variées que l’exploitation des données de leurs utilisateurs à des fins financières, la dépendance qu’ils peuvent créer, leur utilisation en politique. Mais aussi leur impact sur la santé mentale ou encore leur rôle dans la diffusion des théories du complot. Édifiant !