Deepfake, le faux plus vrai que nature !

Imaginez un monde peuplé de faussaires. Que se passerait-il si n’importe qui pouvait diffuser sur la toile des photographies, bandes sons ou vidéos truquées avec un réalisme saisissant ? Vous ne rêvez pas ! Bienvenue dans l’ère du deepfake.

Un deepfake, c’est quoi au juste ?

Accolez les adjectifs « deep » (profond) et « fake » (faux) et vous voilà en présence d’un deepfake. C’est-à-dire un contenu falsifié et volontairement trompeur. Diffusé sur la toile, un deepfake peut prendre la forme d’un texte, d’une image, d’un enregistrement sonore ou – plus généralement – d’une vidéo. Sa particularité ? Un réalisme « bluffant » obtenu grâce aux outils de l’intelligence artificielle !

Comment ça fonctionne ?

Un exemple valant mieux qu’un long discours, supposons qu’un faussaire veuille remplacer le visage d’Angelina Jolie par celui de Jennifer Aniston dans une scène du film « Maléfique ». Il lui faudra un ordinateur puissant (de type gamer) et une application spécifique (comme FakeApp, pour ne citer qu’elle).

Il devra ensuite télécharger des milliers d’images de Jennifer Aniston et laisser le logiciel analyser l’expression de son regard, l’apparence de son nez ou les mimiques de sa bouche. C’est l’étape du deeplearning, au cours de laquelle l’intelligence artificielle mémorise tous les détails dont elle a besoin.

Une fois ces informations stockées, l’algorithme sera capable de les « projeter » sur le visage d’Angelina Jolie. Et voilà le subterfuge réalisé !

Par exemple

L’un des cas les plus célèbres de deepfakes nous viennent à ce jour des États-Unis :

  • En avril 2018, une vidéo diffusée sur Buzzfeed a montré Barack Obama insultant ouvertement Donald Trump. Un trucage qui a trompé des millions d’Américains !

Gare à la manipulation !

Par leur réalisme et leur capacité à se propager de façon virale sur la toile, les deepfakes constituent de puissants outils de désinformation. Au point d’effacer les frontières entre la réalité et la fiction !

La manipulation de masse

Les vidéos truquées mettant en scène des hommes politiques, des sportifs renommés ou des « people » peuvent avoir une influence directe sur l’opinion publique. Et nos enfants, naturellement crédules, sont en première ligne.

À l’échelle individuelle

Les deepfakes n’affectent pas que les grands de ce monde. En octobre 2019, l’entreprise Deeptrace a relevé 15 000 vidéos pornographiques truquées en circulation sur le web. Nombre d’entre elles concernaient des cas de « revenge porn », consistant par exemple à mettre le visage de son ex sur le corps d’une actrice dans une scène pornographique.

Comment préserver nos enfants ?

Le réalisme et le pouvoir de persuasion des deepfakes nous imposent d’être vigilants. Dès qu’ils commencent à surfer sur la toile, nos enfants doivent être sensibilisés aux risques liés à la désinformation et à l’existence de ce type de vidéos trompeuses.

Privilégiez le dialogue

Si internet est une fenêtre ouverte sur la connaissance, c’est aussi le lieu des rumeurs et des informations mensongères. En fonction de leur âge, apprenez à vos enfants à croiser les sources pour vérifier l’exactitude de ce qu’ils lisent sur la toile.

Les plateformes de révélant les fausses informations dit « debunk »

Véritables « chevaliers blancs » du web, les plateformes comme Hoaxbuster ou Debunkers traquent et débusquent les hoax, ces informations erronées qui circulent sur la toile. Très utile pour éveiller le sens critique de vos enfants !


L’essentiel
  • Ludique ou malveillant, un deepfake vise avant tout à duper !
  • Le réalisme des deepfakes les rend presque indécelables à l’œil non expert.
  • Dialoguez avec vos enfants pour aiguiser leur vigilance.
  • Consultez régulièrement les plateformes conçues pour discréditer les fausses informations.

Pour aller plus loin

Le 14 février 2019, la chaîne France 2 a diffusé dans l’émission Complément d’enquête un documentaire qui met en lumière les enjeux et les mécanismes du deepfake.