Cyber-violences, un phénomène alarmant

les cyber-violences31% des parents déclarent que leur enfant a été au moins une fois victime de cyber-violence au cours de sa vie numérique. Un chiffre édifiant qui témoigne du caractère massif de ce nouveau phénomène de société. À partir de quand peut-on considérer que l’on est en présence d’une cyber-violence ? Et quels sont les recours pour s’en prémunir ? Mon enfant et les écrans vous accompagne pour faire face à ce danger…

Le large panel des cyber-violences

Aussi diverses que le sont les formats numériques, les cyber-violences regroupent des actes variés. Tour d’horizon des cyber-violences les plus fréquentes !

Définition

Le terme « cyber-violence » recense toutes les formes de violences qui s’exercent par une ou plusieurs personnes à l’encontre d’un individu ou d’un groupe d’individus dans l’espace numérique. Sur les réseaux sociaux, les messageries instantanées ou les applications de rencontre, les violences en ligne touchent particulièrement les jeunes et les personnes appartenant à des minorités. Ainsi, 87% des 18-24 ans et 85% des membres de la communauté LGBTQIA+ y ont déjà été confrontés.

Les différents types de cyber-violences

Les cyber-violences ne sont pas toujours faciles à identifier tant elles peuvent revêtir des aspects différents. Entrent dans cette catégorie :

  • Les propos diffamatoires ou discriminatoires ;
  • Les moqueries, les humiliations ou les injures ;
  • La propagation de rumeurs ;
  • Les intimidations, les menaces et le chantage ;
  • L’usurpation d’identité et le piratage de compte ;
  • Le partage de contenus, d’informations ou d’images personnelles sans consentement.

À noter que dès que l’une de ces attaques est menée de manière durable et ciblée, elle tombe sous le coup du cyberharcèlement.

Les cyber-violences, un comportement à risque

En novembre dernier, l’association Féministes contre le cyberharcèlement a mené une enquête intitulée « Cyber-violence et cyberharcèlement : état des lieux d’un phénomène répandu ». Elle tire la sonnette d’alarme sur l’urgence de mener des campagnes nationales de prévention et de proposer des recours satisfaisants pour les victimes.

Une difficile prise de conscience

Selon IPSOS, si 41% des Français déclarent avoir été victimes de cyber-violences, 31% d’entre eux avouent en avoir également commis. Les jeunes qui passent beaucoup de temps sur les écrans sont fréquemment exposés aux cyber-violences. Entre le sentiment d’impunité sous couvert d’anonymat, la banalisation de ces phénomènes et la méconnaissance des lois, ils ont tendance à minimiser la gravité de leurs actes. Parfois, ils n’ont pas même conscience d’être les auteurs de violences numériques.

Des violences pas comme les autres

À la différence des violences de cours d’école tout aussi répréhensibles, les cyberviolences ont cette particularité de n’avoir aucune limite temporelle. Elles peuvent s’exercer à toute heure du jour ou de la nuit sans ne laisser aucun répit à ceux qui les subissent. En outre, elles disséminent des traces numériques qu’il est parfois difficile d’effacer totalement. Point d’orgue de leur dangerosité : la puissance des outils numériques récents permet aux informations de se répandre à la vitesse de l’éclair. Dans le cadre des cyber-violences, un seul clic permet d’atteindre un grand nombre de personnes. La puissance d’Internet !

Des conséquences lourdes

Les cyber-violences affectent la vie autant que la santé des victimes. Isolement, perte d’estime de soi, stress ou culpabilité : autant de symptômes qui peuvent être liés à des cyberviolences répétées. Toujours selon IPSOS, une victime sur 10 a perdu son emploi, raté ses études ou franchi le cap de la tentative de suicide à cause de violences numériques. Il est urgent d’agir !

Lutter contre les cyber-violences

Si les cyber-violences tombent sous le coup de la loi, il existe tout un arsenal de moyens d’action pour aider vos enfants à lutter efficacement contre ces attaques.

Prévenir

On ne le répétera jamais assez mais le dialogue avec votre enfant est primordial. S’il s’avère qu’il est victime de cyber-violences, à votre tour, engagez la discussion avec son équipe pédagogique pour essayer de faire cesser ces pratiques. Soyez également attentif aux changements de comportements de vos adolescents. Si le repli sur soi peut être un appel au secours d’une victime, a contrario, une attitude provocante peut témoigner du sentiment de toute puissance d’un « bourreau ».

Guérir

Faites face aux côtés de votre enfant aux cyber-violences :

  • Apprenez-lui à ne pas répondre aux provocations et à bloquer les personnes dont il est la cible ;
  • Constituez un dossier à base de captures d’écran pour conserver les preuves de ses dires ;
  • Signalez les comptes malveillants en ligne auprès des réseaux sociaux ;
  • Faites un signalement à la justice grâce au formulaire mis à disposition sur le site de la gendarmerie nationale ;
Quid des peines judiciaires ?

En France, les injures et diffamations donnent lieu à des amendes pouvant aller de 30 à 12000€ selon les circonstances aggravantes. Les menaces de mort sont punies de 3 ans de prison et de 45000€ d’amende. Tout comme le harcèlement sur mineur qui peut entraîner une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 30000€ d’amende. N’hésitez pas à vous rapprocher de professionnels compétents pour faire valoir vos droits et ceux de votre enfant.


L’essentiel

  • Les cyber-violences regroupent tous les actes de malveillance commis dans la sphère digitale.
  • Les violences numériques touchent plus d’un tiers de la population.
  • Elles ont de lourdes conséquences sur leurs victimes, pouvant aller jusqu’au suicide.
  • Les auteurs de harcèlement encourent une peine de 2 ans de prison et de 30000€ d’amende.

Pour aller plus loin

Le ministère de l’Éducation Nationale édite un guide de prévention des cyber-violences en milieu scolaire. Des outils à destination des équipes pédagogiques et éducatives pour apprendre à déceler et à contrer les violences numériques auprès de leurs élèves.