Sédentarité et écrans : un cocktail nocif

Sédentarité & écransConséquence de la présence envahissante des écrans, la sédentarité s’est invitée dans le quotidien de nos enfants. Quels sont les risques associés ? Et comment y remédier ? « Mon enfant et les écrans » vous dit tout.

Des enfants trop peu actifs

On les imagine volontiers courant, chahutant et s’agitant en tous sens. Pourtant, les enfants semblent désormais exposés – au même titre que les adultes – au risque de sédentarité, statistiques à l’appui.

Des recommandations officielles peu suivies

En effet, alors que l’OMS et Santé Publique France recommandent pour les enfants de 5 à 17 ans au moins 60 minutes quotidiennes d’activité physique d’intensité modérée à forte, seul 40% des enfants de 10 ans atteignent ce minimum*. Un pourcentage en hausse constante année après année !

La prévalence des écrans pointée du doigt

Principale cause de sédentarité chez les plus jeunes : l’omniprésence des écrans. Selon une étude publiée par santé publique France en 2017, près de la moitié des enfants de 6-10 ans déclaraient passer 3 heures ou plus devant un écran chaque jour*. Un temps d’exposition qui empiète mécaniquement sur celui des activités physiques…

Un risque spécifique d’obésité

Bien qu’elle ne soit pas le seul facteur d’obésité chez les plus jeunes, la sédentarité induite par les écrans joue un rôle clé, mis en évidence par plusieurs travaux.

sédentarité&écrans

Étude de l’INSERM

Selon une étude conduite par l’INSERM, parue en 2016, les enfants exposés aux écrans dès l’âge de 2 ans présentent à 5 ans un taux de masse grasse corporelle supérieure à la moyenne. Un constat qui incite les chercheurs à poursuivre leurs travaux afin de déterminer les influences respectives de la sédentarité et de l’alimentation sur le profil adipeux des enfants.

Étude de l’INMA

Fin 2019, une étude de l’INMA , menée auprès de 1480 enfants de 4 à 7 ans, a démontré que toutes les formes de sédentarité n’avaient pas les mêmes incidences : si l’exposition aux écrans majore les risques de surpoids, d’obésité et de syndrome métabolique**, ce n’est pas le cas d’autres activités sédentaires comme la lecture, le dessin ou les puzzles. Une différence qui pourrait être liée à la publicité télévisée pour des aliments malsains, via des spots particulièrement incitatifs pour les plus jeunes…

L’avis de la Fédération Française de Cardiologie

Le cocktail « sédentarité surpoids » a pour conséquence une réduction globale de la capacité physique des enfants au cours des 40 dernières années, dont s’alarme la Fédération Française de Cardiologie (FFC) :

« En 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes, en 2013 pour cette même distance, il lui en faut 4 ! », indique ainsi le Pr François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes.

Pour que bouger devienne un réflexe

Il importe d’apprendre à nos enfants à faire régulièrement de l’activité physique. Et ce, dès le plus jeune âge, afin de se constituer un « capital santé » solide qui les préservera non seulement du risque de surpoids, mais aussi plus tard du cholestérol ou de l’augmentation de leur pression artérielle. Avec la pratique, « bouger » deviendra un réflexe qu’ils conserveront à long terme !

Plus généralement, comme le souligne le HCSP, « il est important d’apprendre aux enfants et aux parents à tenir compte des recommandations en termes de temps d’écran, d’activité physique, de sédentarité, de nutrition et de sommeil, de maintenir un niveau d’activité physique respectant les recommandations et réduire sa sédentarité en passant moins de temps devant les écrans »

Les sorties en famille

Une balade au parc, une promenade en forêt ou une sortie à vélo, ou même une partie de foot dans le jardin… Ce sont autant d’occasions de partager du temps de qualité avec nos enfants, tout en pratiquant une activité physique modérée à intense. Sortez autant que possible !

Les activités extrascolaires

Le sport pratiqué à l’école ne suffit pas à lui seul à atteindre les 60 minutes quotidiennes d’activité physique recommandées. Optez donc pour une activité sportive extrascolaire en fonction des affinités et des aptitudes de votre enfant. Car il s’agit de faire du sport un plaisir, et non une contrainte !

Quid des jeux vidéo qui font bouger ?

Les jeux vidéo ne sont pas toujours synonymes de passivité devant un écran. Gym, ski, golf ou encore danse : la liste est longue des sports praticables en simulation sur console. Pour autant, « pratiquer du sport » devant son écran ne saurait remplacer une activité physique réelle et régulière. Certes, une partie de Just Dance un dimanche pluvieux fera dépenser à votre enfant plus de calories qu’une séance de Minecraft. Toutefois, l’enjeu pour la santé de votre enfant est d’intégrer le sport, sous toutes ses formes, à son quotidien…


L’essentiel

  • Les enfants ont besoin d’au moins 60 minutes d’activité physique par jour.
  • Plus de la moitié des enfants de 10 ans n’atteignent pas cette recommandation*.
  • L’exposition aux écrans favorise le surpoids, l’obésité et le syndrome métabolique**.
  • Passer moins de temps devant les écrans permet de lutter contre la sédentarité.
  • La pratique d’une activité sportive extrascolaire est un rempart efficace contre la sédentarité infantile.
  • L’exposition aux écrans doit être totalement évitée avant 3 ans, puis limitée et encadrée entre 3 et 5 ans.
  • Il n’est pas recommandé de regarder les écrans pendant les repas.

* Source : bulletin hebdomadaire du 9 juin 2020, Santé Publique France.

** Coexistence de plusieurs troubles de santé d’origine lipidique, glucidique ou vasculaire associés à un excès de poids, chez un même individu.


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