Quand les amitiés deviennent virtuelles !

Omniprésence du numérique oblige, c’est désormais aussi sur internet que se tisse une partie des relations sociales de la jeunesse. Que valent ces amitiés 2.0 ? Sur quels fondements reposent-elles ? Et comportent-elles leur lot de risques ? Mon enfant et les écrans vous dit tout…

Une tendance de fond

Nés entre 1995 et 2010, les enfants n’ont connu que l’ère du digital. Nourris au biberon du numérique, ils sont accoutumés à nouer des amitiés en ligne.

Des amis 2.0

Les amitiés virtuelles sont devenues le lot commun des adolescents, comme le révèle l’enquête conduite par l’institut de recherche Pew auprès de 1060 jeunes américains entre septembre 2014 et mars 2015. Selon cette étude, 57 % des adolescents âgés de 13 à 17 ans ont déjà tissé une amitié sur la Toile. Leur terrain de jeu favori ? Les réseaux sociaux ! Ils y rencontrent en effet 64 % de leurs amis 2.0.

Un autre soi

Publié en juin 2020 par la société Kaspersky, le rapport « Find your tribe » cerne les motivations qui poussent les plus jeunes à nouer des amitiés virtuelles. On y apprend ainsi que 40,9 % des adolescents se sentent plus en confiance sur internet que dans la vraie vie. L’écran jouant alors le rôle – pourtant illusoire – de barrière sécurisante.

Amitiés réelles ou virtuelles : les similitudes

Contrairement aux idées reçues, les amitiés nouées sur internet ne sont pas déconnectées de la réalité. Le choix des amis 2.0 s’apparente, sur bien des points, à celui des amis « IRL » (in real life, dans la vraie vie).

Rarement des inconnus !

En effet, dans le dossier « Mes potes en ligne » publié par la fondation belge d’utilité publique Child Focus, on découvre que les amitiés virtuelles se forment selon des mécanismes traditionnels : le plus souvent, on se rapproche sur la base d’intérêts partagés ou par le biais d’amis communs. Ces complicités virtuelles naissent donc rarement avec des inconnus. Sur la Toile comme ailleurs, on fréquente plus volontiers les amis de ses amis…

Des amitiés valorisées

Par ailleurs, on aurait tort de croire que les amitiés virtuelles comptent peu pour ceux qui les nouent. Dans une interview accordée au magazine Psychologie, le sociologue Dominique Cardon rappelle ainsi que les « amis du cyberespace ne sont pas des amis au rabais ». Un constat qui vaut pour les adultes comme pour les enfants !

Des précautions de bon sens

Les  jeunes ne sont pas toujours conscients des risques auxquels la Toile les expose. D’où l’importance d’adopter avec eux quelques précautions de bon sens.

La confidentialité

Enclins à se confier à leurs amis virtuels, les enfants peuvent dévoiler des informations sensibles comme leur adresse postale, leur numéro de téléphone ou le nom de leur établissement scolaire. Les sensibiliser à la notion de confidentialité est donc indispensable dès lors qu’ils surfent sur le web.

L’écoute des parents

Face aux amitiés en ligne, le dialogue parents-enfant est primordial. Comme le souligne la psychologue Léa Ifergan-Rey, il ne faut pas « condamner toute utilisation, au risque que l’enfant s’enferme et ne parle plus de ses activités virtuelles ». Elle rappelle également l’importance pour chaque parent de « savoir sur quel réseau social son enfant est inscrit ». Ce qui suppose un dialogue familial placé sous le signe de la confiance mutuelle !


L’essentiel

  • Les amitiés virtuelles concernent 6 adolescents sur 10.
  • Deux tiers des amitiés virtuelles sont nouées via les réseaux sociaux.
  • Les rapprochements en ligne se font souvent sur la base d’intérêts partagés ou par le biais d’amis communs.
  • Face aux amitiés numériques, le dialogue parents-enfant est essentiel.

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