Numérique & environnement, la difficile équation

La place croissante du numérique dans notre quotidien n’est pas sans incidences sur l’environnement. Consommation de matières premières, utilisation des ressources énergétiques et stockage des déchets de l’électronique : le défi environnemental est de taille ! Zoom sur l’empreinte écologique du numérique et les moyens d’apporter notre contribution vertueuse à la préservation de l’environnement…

Toujours plus connectés !

Une étude réalisée entre janvier et juin 2020 pour GreenIT a dressé un panorama exhaustif de l’équipement numérique des foyers français. Conduite par un collectif d’experts indépendants, cette étude démontre – chiffres à l’appui – ainsi l’omniprésence des écrans dans notre quotidien.

Des Français plus connectés que la moyenne

On compte dans l’Hexagone 631 millions d’équipements numériques pour 58 millions d’habitants. Soit environ 11 appareils numériques pour chaque Français. Alors que la moyenne dans le monde n’est que de 8 appareils numériques par utilisateur. Un constat qui rend compte de la progression inexorable du numérique au sein des foyers français.

Un trio classique

Avec 116 millions d’ordinateurs, 98 millions de smartphones et 87 millions de télévisions, ces trois types d’appareils numériques tiennent sans surprise le haut du pavé en France. Un trio classique et pour ainsi dire incontournable, tant il est ancré dans nos habitudes de vie ! Les 23 millions de tablettes, 15 millions de consoles de jeu vidéo et 15 millions d’imprimantes restent quant à elles des appareils plus marginaux, encore réservés à un public sinon restreint, du moins ciblé.

L’impact environnemental du numérique

L’expansion du numérique en France et dans le monde possède un « coût environnemental » qui ne cesse de croître. Un paradoxe si l’on se souvient que les 195 pays signataires de l’Accord de Paris se sont engagés à réduire leur empreinte écologique à court et moyen terme !

En France

Toujours selon l’étude GreenIT, l’impact environnemental du numérique dans l’Hexagone est désormais suffisamment conséquent pour ne plus pouvoir être ignoré. En effet, les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Le numérique, c’est :

  • 6 % de la consommation énergétique française. Ce qui représente chaque année 6 fois la consommation électrique d’une ville comme Paris.
  • 3,2 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Soit l’équivalent des rejets annuels en CO2 d’une région de 2 millions d’habitants.
  • 2,2 % de la consommation d’eau en France. Soit 3 packs d’eau de 9 litres par habitant et par an.
Dans le monde

Un guide pratique publié en décembre 2019 par l’Ademe et France Nature Environnement met en lumière l’impact environnemental de nos smartphones à l’échelle de la planète. Ainsi, pour chaque mobile produit, ce sont 70 matériaux qui entrent dans sa composition. Avec à la clé une extraction minière intense :

  • En Asie, l’extraction du néodyme (nécessaire pour les aimants des smartphones) entraîne des rejets d’eaux acides et de métaux lourds dans l’environnement.
  • En Amérique du Sud, l’extraction du lithium (utilisé dans les batteries des smartphones) nécessite d’importantes ressources en eau, au détriment des écosystèmes locaux.

Agissons tous ensemble !

À l’échelle individuelle, chacun d’entre nous peut contribuer à amoindrir l’impact environnemental du numérique sans que cela n’impacte nécessairement nos usages. Le réflexe à encourager ? La sobriété numérique !

Réparer plutôt que racheter

Réduire l’empreinte écologique du numérique suppose de revoir nos modes de consommation. Le site gouvernemental Longue vie aux objets propose un outil en ligne permettant de trouver le professionnel le plus proche de chez soi pour faire réparer ses appareils numériques endommagés. De plus, le prêt d’appareils entre particuliers et la location sont également encouragés. De belles alternatives à l’achat compulsif !

Un écran oui, mais plus petit !

Inutile de céder aux sirènes marketing vantant les mérites d’un écran géant si celui-ci est destiné à être installé dans une pièce de dimensions modestes. Un écran plus petit, c’est la promesse de faire des économies à l’achat ET en termes de consommation d’énergie. Autrement dit une habile façon de limiter la pollution numérique tout en prenant soin de son budget !

Haro sur le mode veille

Le site officiel du canton suisse de Vaud propose un guide mettant l’accent sur le gaspillage énergétique lié au mode veille des appareils numériques et électroniques. Le conseil à retenir ? Un appareil inutilisé doit impérativement être éteint.

Des réflexes économes en consommations électriques

L’Ademe propose un guide pratique pour réduire sa facture électrique en réduisant sa consommation électrique. Parmi les principaux conseils :

  • Ne laissez pas allumé vos équipements 24h/24h si vous ne vous en servez pas.
  • Éteignez l’écran si vous ne vous en servez pas pendant plus d’un quart d’heure. En outre, il supporte très bien les extinctions et allumages répétés !
  • Ne confondez pas économiseur d’écran et économiseur d’énergie. Premièrement, la fonction du premier est d’augmenter la durée de vie des écrans cathodiques. Quant au second, il assure une importante économie d’énergie quand l’ordinateur est en mode veille.

L’essentiel

  • Chaque Français possède en moyenne 11 appareils numériques.
  • Ordinateur, smartphone et télévision forment le trio de tête des appareils numériques en France.
  • Le numérique représente à lui seul 3,2 % des émissions de gaz à effet de serre en France.
  • L’extraction des matières premières pour le secteur numérique affecte les écosystèmes partout dans le monde.
  • Réduire l’empreinte écologique du numérique suppose de revoir nos modes de consommation individuelle.

Pour aller plus loin

Numérique et environnement