Les défis sur internet : des jeux risqués…

les défis sur InternetNe vous fiez pas à leurs noms qui fleurent bon l’univers enfantin ! Derrière le jeu du sac ou celui de la tomate se cachent des défis dangereux mis en scène sur internet. Les pouvoirs publics se sont saisis de la question et Gabriel Attal, ancien secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, a d’ailleurs lui-même lancé l’alerte. Décryptage de ces pratiques à risques face auxquelles il importe de rester en alerte.

Des jeux qui n’ont rien d’anodin

Pour Grégory Michel, auteur du livre La prise de risque à l’adolescence, les défis relevés par les jeunes sur les réseaux sociaux ne doivent pas être considérés avec légèreté. Interrogé par le Centre d’Information et de Documentation Jeunesse, ce spécialiste distingue trois catégories de jeux dangereux :

  • De non oxygénation, comme le tristement célèbre jeu du foulard.
  • Les « cap ou pas cap », comme le snow challenge, où l’on se roule en sous-vêtements dans la neige.
  • D’agression, comme le happy slapping, consistant à filmer une scène violente pour la diffuser sur le web.

Des risques bien réels

Parce qu’ils reposent sur le principe du défi, ces jeux génèrent une surenchère aux conséquences potentiellement dramatiques. Par exemple, en juillet 2018 aux États-Unis, une enfant de 12 ans a été hospitalisée dans un état grave après avoir participé à un fire challenge. Son défi ? S’enduire de combustible, y mettre le feu et tenter d’éteindre les flammes par ses propres moyens. Si ces cas graves restent fort heureusement assez rares, ils ne doivent pas faire baisser notre vigilance.

Ce qui pousse nos enfants

L’attirance des enfants et des adolescents pour les défis dangereux relève d’un faisceau de causes, souvent mêlées les unes aux autres :

Le besoin de valorisation

Accepter un défi risqué est perçu comme une marque de courage. Autrement dit, une forme de valorisation grisante, à l’âge où l’on a tout à prouver à soi-même et aux autres.

Le chantage émotionnel

Le désir d’appartenance au groupe peut conduire un enfant timoré à relever un défi insensé. Surtout s’il est lancé par un leader charismatique exerçant son emprise sur les plus vulnérables.

L’influence des réseaux sociaux

Si les défis entre jeunes ont toujours existé, ils ont connu un essor considérable avec l’avènement d’internet et des réseaux sociaux. En effet, le web agit comme une vitrine. On se met en scène de façon spectaculaire ; on prend des risques démesurés pour une poignée de likes…

Comment (ré)agir ?

Aider nos enfants face au danger des défis en ligne suppose de nous mettre à leur portée. Les propos du sociologue David Le Breton, rapportés par La Croix, sont là pour nous rappeler que « ce qui semble dangereux aux adultes ne l’est pas forcément aux yeux du jeune ».

Dialogue et écoute

Ici comme ailleurs, le dialogue doit être de mise sur ce qu’il a pu voir ou entendre de ce qui se passe en ligne. Et soyez à l’écoute : s’il vous parle d’un jeu que vous ne connaissez ou d’un défi, parlez-en avec lui, pour voir de quoi il s’agit !

Proposer d’autres modèles

Il y a plus d’une forme de courage. Et savoir dire non en fait partie ! Alors qu’il aurait dû se filmer en train de boire de l’alcool, Julien Voinson a tout bonnement refusé ce défi, préférant se mettre en scène en train de distribuer des hamburgers aux SDF. Résultat ? Une vidéo buzz relayée par Le Point, et qui mérite qu’on s’y arrête pour éclairer nos enfants sur la véritable force de caractère.

Inciter à témoigner

Enseignants, conseillers principaux d’éducation ou infirmières scolaires sont autant d’interlocuteurs vers lesquels nos enfants peuvent également se tourner s’ils ont connaissance de pratiques de défis dangereux sur le web . Les inciter à témoigner – même anonymement – est une façon de protéger leurs camarades et eux-mêmes.


L’essentiel

  • Faussement ludiques, les défis en ligne exposent nos enfants à de réels dangers.
  • Les réseaux sociaux agissent comme une caisse de résonance pour les adolescents en quête de valorisation.
  • Valoriser des formes « nobles » de courage est essentiel.
  • Nos enfants doivent se confier s’ils sont témoins d’un défi dangereux.

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