Du bon usage des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont le moyen de socialisation par excellence de nos enfants ! Mais communiquer à travers ces plateformes, c’est s’exposer à des risques potentiels. Alors comment préserver votre enfant ? Quelles sont les règles à lui enseigner ? Et faut-il mieux interdire ou accompagner ? Voici quelques éléments de réponses.



Un moyen de socialisation qui « parle » aux jeunes

Si les ils en sont si friands, c’est parce que les réseaux sociaux répondent à leurs besoins d’autonomie, d’individualisation, d’émancipation… Leur présence numérique leur permet de se retrouver, de développer des relations, d’échanger sur leurs expériences, leurs sentiments et leurs questionnement et ce, en dehors de la sphère des adultes.

A un âge où ils construisent leur personnalité, c’est un « territoire d’expression libre » où ils peuvent se confronter aux autres tout en renforçant leur sentiment d’appartenance à un groupe.

Autant de réseaux sociaux que d’usages

Pour les jeunes, les réseaux sociaux sont avant tout un moyen de communication et de divertissement. Ils sont généralement inscrits sur plusieurs réseaux sociaux, car chaque plateforme a ses spécificités : discuter avec ses amis, regarder des vidéos, publier et partager des photos/vidéos, s’informer sur l’actualité et la partager et même… faire des rencontres.

En 2019, Instagram et Snapchat tiennent le haut du podium. Grâce à leur fonctionnalité commune de « stories », qui consiste à publier photos et vidéos pour 24h seulement, associée à une messagerie intégrée qui permet de créer des groupes de discussion.

Aux stories, Instagram ajoute aussi un « mur » personnel de photos qui se veulent plus artistiques et restent visibles sans limitation de durée. Les abonnés (lorsque le compte est privé) ou simples visiteurs (compte public) peuvent les « liker » et les commenter.

# Parmi les applis des jeunes, citons aussi :
  • Tik Tok (ex Musical.ly), pour créer des vidéos de playback,
  • la messagerie WhatsApp (interdit depuis peu aux moins de 16 ans), qui a détrôné Messenger et est en train de se faire rattraper par Discord,
  • YouTube, la plateforme de vidéos par excellence,
  • Askip (à ce qu’il paraît), une application de messagerie anonyme,
  • Twitch, une plateforme de stream de jeux vidéo,
  • Ou encore Yubo, une application de rencontres pour adolescents…

Facebook, le réseau social historique, est lui en net recul chez les jeunes, qui le considèrent comme le réseau des parents. S’ils s’y connectent encore, c’est surtout pour prendre des nouvelles de la famille.

Quant à Twitter, il reste associé à l’humour, aux traits d’esprit, mais les jeunes y vont surtout pour suivre des célébrités et Youtubeurs.

Les réseaux sociaux sont en constante évolution, tenez-vous informé régulièrement des nouveautés. Cela vous permettra d’appréhender le sujet avec votre enfant en connaissance de cause. Et aussi mieux les accompagner dans leur usage de façon responsable et prudent.

Tout vient à point à qui sait attendre !

Officiellement, les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans. Car la loi américaine (relative à la protection de la vie privée des enfants en ligne) interdit de collecter les données personnelles avant cet âge. En France, la loi RGPD impose une autorisation parentale pour ouvrir un compte entre 13 et 15 ans.

Et pourtant … Les géants US du net ont beau procéder, depuis quelques temps, à des suppressions de comptes suspectés d’appartenir à des utilisateurs de moins de 13 ans, il reste aisé pour les plus jeunes de contourner l’interdiction. En effet, les formulaires d’inscription en ligne ne permettent pas encore de vérifier réellement l’âge du futur utilisateur. Une fausse date de naissance, et le tour est joué.

Résultat ? En France, près de 60 % des 11-12 ans fréquenteraient un réseau (enquête IPSOS Médiamétrie 2015). Avec ou sans l’accord de leurs parents !

Quels sont les risques ?

  • Les données privées : quand ils surfent sur internet, les plus jeunes peuvent diffuser des informations personnelles sans même en avoir conscience. Des données exploitées par les réseaux sociaux à des fins publicitaires et commerciales.
  • La e-réputation : photos, vidéos ou simples commentaires… les traces laissées sur les réseaux sociaux sont presque indélébiles. L’enjeu ? La réputation de nos enfants ! Vous-même, en tant que parent, ne postez pas de photos de votre enfant sur les réseaux sociaux, cela pourrait lui nuire à l’avenir !
  • Le cyberharcèlement : propagation de rumeurs, diffusion de photographies humiliantes, ou insultes en ligne, les cyberharceleurs profitent des réseaux sociaux pour agir en toute impunité. Une fois encore, la vigilance est de mise !

Les bonnes pratiques

# Tout se joue en amont

N’attendez pas que votre enfant soit âgé de 13 ans pour discuter avec lui des risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux. D’autant qu’il peut y être confronté par l’intermédiaire de ses amis et en votre absence. Appuyez-vous sur votre propre expérience des réseaux pour l’initier aux « règles de bonne conduite en ligne ». Une habile façon de préparer l’avenir !

# Entre 13 et 15 ans : une utilisation autorisée « sous surveillance »

Votre enfant a atteint l’âge réglementaire pour disposer de son propre compte sur un réseau social ? Ne le laissez pas livré à lui-même pour autant ! Continuez à échanger avec lui et assurez-vous qu’il adopte les bonnes pratiques :

  • Vous veillerez notamment au paramétrage de son compte, pour limiter la diffusion de ses données à un cercle restreint de personnes de confiance.
  • En revanche, abstenez-vous de le demander comme ami. Il le vivrait comme une intrusion dans son intimité, ce qui serait contre-productif…
  • Vous pouvez cependant vérifier régulièrement sa liste d’ami, et lui demander de vous montrer ce qu’il poste de temps en temps.
  • Enfin et surtout, encouragez-le à vous solliciter si une information ou un fait advenu en ligne le perturbe !

Car si bannir les réseaux sociaux de la vie de vos enfants est sans doute illusoire, la meilleure attitude à adopter est de superviser ses pratiques en ligne dans le respect de sa vie privée, afin de le préserver au mieux des risques potentiels.


L’essentiel

  • Pas de compte personnel sur les réseaux sociaux avant 13 ans !
  • N’attendez pas l’âge requis pour préparer votre enfant.
  • Les traces laissées sur internet peuvent perdurer pendant des années.
  • Mieux vaut accompagner qu’interdire

Pour aller plus loin

L’article 40 de la loi pour une République numérique (octobre 2016) prévoit un « droit à l’oubli » spécifique aux mineurs et une procédure accélérée pour l’effacement des données. Si le site concerné ne remplit pas ses obligations dans un délai d’un mois, vous pouvez alors saisir la CNIL (qui dispose d’un délai de 3 semaines pour vous répondre).


En chiffres

  • 54% des photos prises sur le smartphone sont publiées sur les réseaux sociaux (Junior Connect 2016)
  • 25 % des 8-17 ans ont déjà été victimes d’insultes ou de rumeurs sur internet (Étude TNS Sofres juin 2014).
  • 13 % des enfants de 6 à 11 ans ont déjà été victimes de cyberharcèlement (Enquête UNICEF 2014).